vendredi 17 avril 2015

Des réunions thématiques

9 mars : le genre Sarcoscypha / séance "microscopie"

L'hiver se terminant à peine, il avait été convenu de rapporter des pézizes rouges hivernales du genre Sarcoscypha.
Trois sont présentes dans la région, trois furent présentes ce soir-là. Idéal pour une séance "microscopie". Car rien ne ressemble plus à une Sarcoscypha qu'une Sarcoscypha.
Certes un oeil expérimenté fera la différence, en tenant compte de l'habitat, mais il n'est pas toujours évident d'admettre que des espèces macrospiquement si proches puissent être des taxons différents. L'occasion a donc été toute trouvée pour montrer à ceux qui n'en seraient pas convaincus l'utilité de la microscopie en mycologie, une occasion pour initier certains.
La salle s'est rapidement transformée en laboratoire d'étude microscopique.





















Le but : montrer la différence au niveau microscopique entre :
Sarcoscypha jurana, l'espèce-phare de notre région, présente sur branchettes de tilleul au sol, donc dans la plupart de nos combes, Sacoscypha coccinea, présente dans les forêts de plaine, principalement sur frêne au sol et enfin la plus rare, Sarcoscypha austriaca, que Roland Rousseaux a pu trouver en bord de rivières, sous saules et aulnes.
Les spores sont nettement différentes :
Spores de Sarcoscypha austriaca
Spores de Sarcoscypha jurana







Spores de Sarcoscypha coccinea

































9 avril 2015 : le point sur la taxonomie des morilles (Jean-Claude Verpeau)

Voilà quelques années que les morilles font l'objet de travaux sérieux.
Philippe Clowez, en 2012, a posé une première pierre en sortant dans un bulletin de la SMF un travail colossal sur le genre. Avec une approche davantage axée sur l'écologie, il a tout reposé à plat. Certaines positions étaient néanmoins critiquables mais grand a été son mérite. Notons que dans ce travail beaucoup de morilles locales, la plupart de Roland Rousseaux, ont permis de faire avancer le schmilblick. Ce qu'il manquait à son travail c'était une validation de ses hypothèses par analyse moléculaire.
Franck Richard et une équipe chevronnée, citons Philippe Clowez, incontournable et  Pierre-Arthur Moreau orchestrateur éclairé, ont effectué ces travaux, publiés en 2015 chez Mycologia. Une première révolution et une grande avancée. En quelque sorte une simplification. Et surtout le sentiment de pouvoir mettre un nom sur les morilles qu'on trouve. Pas toutes encore probablement, mais on y voit plus clair.
Jean-Claude Verpeau est venu nous expliquer tout cela lors d'un exposé brillant et complet. Un grand merci à lui d'avoir enchaîné cet exposé à Dijon puis à Is-sur-Tille.

Morchella deliciosa



 Bibliographie :
Richard et al. (2015) / Mycologia 107 (2), pp 359-382 :



True morels (Morchella, Pezizales) of Europe and North America: evolutionary

relationships inferred from multilocus data and a unified taxonomy