Cette fois la date choisie, le 2 août, nous fût moins favorable. La poussée de juillet était déjà oubliée, et avec le retour du chaud et du sec les forêts semblaient désertées par les champignons.
Pourtant nous nous étions donnés toutes nos chances d'en trouver en choisissant la forêt de Fontaine-Française plus acide et humide que beaucoup de ses forêts voisines, forêt privée rappelons-le (mais nous avions l'accord de Mr Couturier pour y faire un inventaire).
Il s'en est fallu de peu que nous fassions demi-tour. Mais en fouinant comme nous avons appris à le faire avec ces années de sécheresse à répétition, nous avons fini par trouver quelques champignons, 25 au total, excusez du peu, pour notre plus grande satisfaction.
En voici la liste :
Forêt de Fontaine-Française, Bois de la Villeneuve, 3221C31
Caloboletus radicans
Calocera cornea
Cyathus striatus
Delicatula integrella
Flamulaster carpophilus
Hymenochaete rubiginosa
Hymenopellis radicata
Hypoxylon fragiforme
Inocybe fastigiata
Jackrogersella cohaerens
Marasmius rotula
Megacollybia platyphylla
Microsphaera alphitoides
Mycena stylobates
Rickenella fibula
Russula virescens
Russula lepida var. speciosa
Russula sp.
Scleroderma citrinum
Scleroderma aerolatum
Stereum ochraceoflavum
Trametes versicolor
Trametes gibbosa
Xylaria carpophila
Xylaria hypoxylon
Xylaria polymorpha (village, bord du ruisseau de la Borde, 3121D44)
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Mycena stylobates |
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Delicatula integrella |
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Cyathus striatus |
Une analyse rapide nous montre qu'au final quelques lamellés ou à tubes furent trouvés.
La détermination s'est faite au village, à l'ombre des arbres le long du ruisseau de la Borde.
A cette occasion, sur une souche d'arbre présente, Peggy a pu trouver une magnifique grappe de xylaires (voir plus bas Xylaria polymorpha), occasion d'en dire un peu plus sur ces champignons délaissés par les cueilleurs, et pourtant bien important d'un point de vue écologiques puisqu'en bon saprophages, ils s'occupent de décomposer les bois morts.
Les xylaires sont des ascomycètes se présentant sous la forme d'un stroma noir, très dur, qui lorsqu'on le coupe montre une couleur blanche, et en regardant bien à la loupe on peut même voir des petites boules noires en périphérie appelées périthèces qui contiennent les asques et spores des champignons.
Ils croissent sur bois, mais on peut en trouver sur de vieux fruits, excréments, une espèce venant même sur tiges herbacées.
Nous avons eu la chance d'en trouver trois différents ce jour-là. Disons de suite que pour ces champignons, une étude microscopique est bien souvent nécessaire pour arriver à déterminer le champignon. Pourtant les trois trouvés sont des espèces assez courantes, et facilement identifiables.
Xylaria carpophila, vient exclusivement sur les vieilles faines de hêtre tombées. En cela on ne peut se tromper. Il est si petit et fin qu'il passe inaperçu. Il est pourtant immanquable dans la hêtraie, si on daigne se baisser.
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Xylaria carpophila |
Xylaria polymorpha, comme son nom l'indique peut avoir plusieurs morphologies. La récolte de Peggy est un cas d'école. Attention, beaucoup d'autres xylaires sont également polymorphes (d'où l'intérêt de faire une étude sérieuse). Mais celui-ci est un des plus imposants ; on le trouvera aisément sur des vielles souches dans des parcs beaucoup plus facilement qu'en forêt.
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Xylaria polymorpha |
Xylaria hypoxylon est peut-être le plus courant. Petit, il pourrait passer inaperçu, mais en début de saison, lorsqu'il est immature, la pointe de ses stromas est blanche ce qui fait qu'on le repère facilement. Un de ses habitats préférentiels est les souches ou moignons de jeunes charmes, ce qui ne manque pas dans notre région. Mais il vient sur beaucoup d'essences différentes.
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Xylaria hypoxylon |